Nicolas Hulot "plus déterminé que jamais"

Publié le par Godon

 
 
La stratégie d'influence de M. Hulot atteint ses limites
LE MONDE | 13.12.06 | 13h39  •  Mis à jour le 13.12.06 | 18h50
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Plus d'un mois après le lancement de son Pacte écologique, le 7 novembre, Nicolas Hulot est toujours en tournée pour essayer de faire accepter son programme aux principaux candidats à la présidentielle. Ségolène Royal l'a reçu, le 12 décembre, et il devrait rencontrer Nicolas Sarkozy avant la fin de la semaine. Le 12 décembre, il s'est par ailleurs rendu à l'Elysée pour participer au comité de pilotage d'une grande conférence internationale sur l'environnement prévue, en février, à Paris, aux côtés d'Hubert Védrine (PS) et d'Alain Juppé (UMP).

 

Depuis que le Pacte écologique a été officialisé, plus de deux cent mille personnes l'ont signé, dont une vingtaine d'élus locaux et neuf candidats à la présidentielle. Mais ceux que Nicolas Hulot appelle les "grands candidats", et qui comptent le plus à ses yeux, traînent encore des pieds. Or l'échéance - début janvier - qu'il s'est fixée pour valider ou non l'hypothèse de sa candidature à la présidentielle, approche.

Pour certains, Nicolas Hulot est en train d'être pris au "piège". Pour les plus pessimistes, c'est "l'impasse". Pour son entourage, c'est le signe qu'il a atteint un "carrefour". "Je suis plus déterminé que jamais", se défend-il.

Face à un étau politique et médiatique chaque jour un peu plus pressant, l'animateur de TF1 n'a pourtant, officiellement, toujours pris aucune décision. M. Hulot a toujours dit qu'il "croisait les doigts pour ne pas y aller". "Il se demande souvent : Est-ce que ça vaut le coup ? Ils vont me faire la peau...", raconte le philosophe Dominique Bourg, l'un des ses amis les plus proches. "Nicolas ne veut pas perdre sa nouvelle stabilité familiale", explique de son côté Philippe Legorjus, un autre de ses très proches amis et ancien chef du GIGN.

Tout le monde guette la décision de l'animateur. Même sa fondation, sur laquelle il s'est jusqu'à présent en grande partie appuyé pour mener sa campagne. "Nous aussi on l'attend !", remarque Cécile Ostria, la directrice. Depuis le lancement du Pacte écologique, la structure reçoit jusqu'à trois cents mails par jour de demandes diverses et variées. "Les gens imaginent que Nicolas va tout débloquer", explique-t-elle. Alors que le budget annuel d'environ 3,5 millions d'euros est en train de se boucler, les partenaires de la fondation - parmi lesquels L'Oréal et TF1 - attendent aussi avant de renouveler leur enveloppe financière.

La première chaîne guette également la décision de l'animateur pour programmer ou non "Ushuaïa Nature" à l'antenne. Trois émissions du magazine, pour un budget de plusieurs millions d'euros, ont déjà été enregistrées et attendent d'être diffusées.

Juridiquement, s'il se lance dans la campagne, M. Hulot ne pourra plus s'appuyer sur sa fondation. Début décembre, en toute discrétion, et pour rester crédible, il a donc dû lancer un comité de soutien, destiné à s'y substituer. Au cas où. C'est Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace, au Bourget (Seine-Saint-Denis) qui en a pris la tête. Cet ami de vingt ans a, en son temps, participé à la campagne présidentielle de Coluche. Il est chargé d'organiser la pression politique en lançant la recherche des cinq cents parrainages. Le 12 décembre, il avait recueilli un centaine de promesses. Mais comme pour la fondation, les hésitations de Nicolas Hulot compliquent sa démarche : "Les élus attendent sa décision pour se prononcer", regrette-t-il. "Et quand Coluche avait réuni cent dix promesses, au final, il n'avait obtenu que dix signatures", précise-t-il.

Malgré une apparente improvisation, Nicolas Hulot a cependant parfaitement organisé son opération. Son projet, il le mûrit depuis la présidentielle de 2002. A l'époque, il avait été très déçu de l'absence de débat autour de la thématique environnementale. Dès le printemps 2005, l'animateur a donc mis en branle un groupe de travail, composé de proches et de membres de sa fondation. Et au bout de dix-huit mois, dès le mois de mai : les cinq propositions, les dix objectifs, le plan de communication et la date de lancement du Pacte, tout était prêt.

Dès 2005, Nicolas Hulot a également organisé son "comité permanent". Cinq hommes, tous convaincus par "sa cause", chargés de l'aider dans son défi. Une sorte de "think-tank" où, chacun dans son domaine de prédilection, l'oriente, lui rédige des notes avant un discours, orchestre les emballements médiatiques et le "bluff" politique.

A leurs côtés, selon eux, M. Hulot, à 51 ans, à réussi ce que personne n'avait réussi jusque-là : réunir l'ensemble de l'écologie politique derrière lui. Corinne Lepage, Dominique Voynet, France Gamerre ont tous signé le Pacte. Sur sa péniche, à Paris, Gérard Feldzer, reçoit des politiques de tous bords parmi lesquels Christian Blanc (apparenté UDF) ou Bernard Kouchner (PS). "C'est plutôt contre les politiques que se resserre actuellement l'étau", veut croire l'ancien journaliste Jean-Paul Besset.

Elise Vincent
Article paru dans l'édition du 14.12.06. Abonnez-vous au journal : 15€/mois
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L'animateur et militant écologiste Nicolas Hulot entretient le suspense sur son éventuelle candidature à la présidentielle. | AFP/ALAIN JOCARD
AFP/ALAIN JOCARD
L'animateur et militant écologiste Nicolas Hulot entretient le suspense sur son éventuelle candidature à la présidentielle.
 
 
 
 
 

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